D'Apollon à Galien : la médecine grecque
Si de nombreuses découvertes indiquent que des pratiques médicales existaient en Mésopotamie et en Egypte notamment dès le troisième millénaire avant J-C, la médecine " moderne " a réellement été fondée par les Grecs.

Les Grecs anciens comptaient de nombreux dieux et demi-dieux capables de guérir (ou de provoquer des maladies...) : Jupiter (ou Zeus), bien sûr, le Pantocrator, et aussi son fils Apollon (ou Phoïbos) ; s'y ajoutaient le dieu de la médecine Esculape (ou Asclépios, fils d'Apollon et de Coronis qui passait pour avoir le don de guérir tous les maux), ses deux filles, la déesse de la santé Hygie (ou Hygieïa) et Panacée (" celle qui guérit tout "), ou encore le centaure Chiron (précepteur d'Apollon puis d'Esculape, qui enseignait la médecine et pratiquait même la chirurgie).

ZeusApollonEsculapeHygieChiron

On attribue souvent à Hippocrate l'origine de la médecine en Occident (une médecine dissociée de la magie). Mais bien avant lui et dès le sixième siècle avant J-C, des savants poseront les bases de la médecine des siècles à venir : ce sont les philosophes naturalistes. Ils seront les premiers à dissocier la médecine de la magie.
Pythagore
Le premier d'entre eux est plus connu de nos jours comme mathématicien que comme médecin : il s'agit de Pythagore. Né à Samos en 580 avant J-C, il établit l'universalité des quatre éléments que l'on retrouve dans le corps humain : la terre, le feu, l'eau et l'air.

Thalès
D'autres suivront : Thalès de Milet, Alcméon (qui étudie l'origine de l'embryon et fonde la théorie des quatre humeurs), Héraclite d'Ephèse, Zénon d'Elée, Empédocle d'Agrigente (qui écrit un Discours médical) et Démocrite (qui entreprend un classement des médicaments).

HippocrateHippocrate naît vers 460 avant J-C dans l'île de Cos en Asie Mineure. Il tenait selon la tradition ses consultations sous le platane de la ville de Cos (en réalité, la ville semble avoir été fondée après sa mort...). Hippocrate met en avant l'intérêt capital de l'interrogatoire et de l'examen du malade. Il pratique la chirurgie (traitement des plaies et des fractures), les cautères, les saignées, les purgatifs et les vomitifs, et utilise une pharmacopée mêlant matières minérales, végétales et animales.

Aphorismes d'HippocrateSa médecine est basée sur les mêmes principes que ceux des philosophes naturalistes : quatre éléments fondamentaux entrent dans la composition du corps humain (le feu, l'eau, la terre et l'air) sur lesquels se plaquent quatre caractères (le chaud, le froid, le sec et l'humide) et quatre humeurs (le sang, la lymphe ou phlegme, la bile jaune et la bile noire ou l'atrabile). Son enseignement est compris dans le Corpus Hippocratum, livre d'aphorismes édictant des principes généraux. Ces aphorismes seront appris par coeur et déclamés par les médecins jusqu'au dix-huitième siècle.

Le serment d'Hippocrate (en grec)

On connaît surtout de nos jours le serment qui porte son nom (mais que d'aucuns attribuent à d'autres médecins) et que prêtent les étudiants en médecine lors de la soutenance de leur thèse. Ce serment instaure la confraternité entre médecins, l'égalité des hommes devant la maladie, la défense de la vie avant tout et le respect du secret médical. Notons toutefois qu'Hippocrate aurait refusé de dispenser des soins au roi des Perses alors en guerre contre ses compatriotes les Grecs, grave manquement au serment qui porte son nom...
Le serment d'Hippocrate (en français)Hippocrate meurt en 377 avant J-C.

Platon
Platon (428-348 avant J-C), dans les Dialogues, analysera les théories existantes de l'art de la médecine. S'il admet les quatre éléments composants universels, il attribue un rôle majeur au Pneuma dans le fonctionnement de l'organisme. En effet, pour Platon, (et les pneumatistes qui reprendront cette théorie au dix-septième siècle), le pneuma appartient à la fois à l'air et au feu et forme le souffle vital, donnant aux organes mouvement et vie.

Aristote
Aristote, né en 384 avant J-C à Stagire, d'abord intéressé par la zoologie, va transposer à l'homme les découvertes anatomiques qu'il effectuera à l'occasion de dissections d'animaux ; il attribue ainsi trois chambres au cœur humain (notion qui prévaudra jusqu'au seizième siècle et à la généralisation des dissections chez l'homme).

Hérophile
Le début du troisième siècle avant notre ère est marqué essentiellement par les découvertes des anatomistes d'Alexandrie qui grâce à la tolérance de leurs compatriotes, peuvent pratiquer la dissection chez l'homme. Ainsi, Hérophile (né vers 330 avant JC ) étudie le système nerveux, les méninges et le cerveau, et Erasistrate (né vers 320 avant JC) le système vasculaire, corrigeant les conclusions d'Aristote. Ces deux anatomistes auront fait faire à leur discipline des progrès considérables. Malheureusement, ils furent peu entendus de leurs confrères, peu confiants envers l'anatomie.

La domination romaine sur le monde à partir de la deuxième moitié du deuxième siècle avant J-C entraîne les médecins Grecs à venir exercer leur art à Rome. La médecine n'y étant pas prisée jusqu'alors, on confiait les soins à des barbiers ou à des esclaves. L'arrivée des Grecs, d'abord esclaves, puis citoyens, va faire évoluer cette pensée. Parmi les médecins Grecs célèbres à Rome, on peut citer Asclépiade, Thessalos d'Ephèse ou Soranos d'Ephèse (et son célèbre traité de gynécologie et d'obstétrique où il étudie la génération humaine ainsi que les causes et les remèdes des dystocies, et où il décrit pour la première fois la pratique de l'avortement).
Celse
Celse, au premier siècle de notre ère, est le premier à écrire un ouvrage complet sur la médecine. Il y classe les maladies en trois catégories : celles guéries par un simple régime, celles guéries par des médicaments et celles nécessitant une action chirurgicale.
Suivront dans ce premier siècle Archigène d'Apamée (le premier utilisateur du spéculum), Rufus d'Ephèse (qui décrira la peste et la lèpre), Dioscoride (auteur du De materia medica, ouvrage sur la thérapeutique).

Galien
Le deuxième siècle sera marqué par les travaux de Galien. Né à Pergame en 131, il va peu à peu renier les doctrines de ces prédécesseurs. Pour cet organiciste, chaque trouble provient de la lésion d'un organe. Toutefois, il conserve la théorie d'Hippocrate des quatre humeurs et des quatre éléments, auxquels il ajoute quatre complexions ou tempéraments, l'équilibre de cet ensemble conditionnant la santé (théorie qui conduira au Moyen-Age à la pratique d'une médecine arithmétique.
Livre de Galien sur les fièvres

Ne pratiquant la dissection que sur les animaux, il énoncera des contre-vérités qui ne seront rétablies qu'à la Renaissance (communication inter-ventriculaire dans le cœur, utérus bifide, ...). De même, son mépris pour la chirurgie contribuera à reléguer cette dernière au rang d'art mineur jusqu'aux travaux d'Ambroise Paré au seizième siècle. Galien meurt à Rome en 201.

C'est à l'époque de Galien que remontent à Rome les débuts de la Santé Publique : fontaines pour la distribution d'eau propre, mise en place d'égouts et de latrines publiques, construction de thermes publics et de valetudinaria (établissements de soins tenus comme étant les premiers hôpitaux, à l'usage des vétérans et des infirmes).

La médecine au Moyen-Age :
Constantinople, la " nouvelle Rome " inaugurée en 330 va être le théâtre de nombreux progrès réalisés en médecine dans la première partie du Moyen-Age. Oribase (325 - 403) élabore une monumentale encyclopédie médicale et plusieurs ouvrages sur la pharmacopée. Alexandre de Tralles écrit Douze livres de médecine où il décrit toutes les maladies, les traumatismes de la tête et les fièvres (notamment l'amibiase). Paul d'Egine (mort en 690) individualise dans son Abrégé de médecine les affections chirurgicales des parties molles et celles des os. Il décrit en outre les pratiques de la trachéotomie, du drainage de l'hydropisie du ventre ou de l'hydrocèle vaginale.

Des hôpitaux sont ouverts à Edesse en Syrie et à Césarée de Cappadoce au quatrième siècle, puis bientôt dans toutes les villes de l'empire Byzantin. Ces établissements, financés par la charité chrétienne, accueillent les lépreux et autres malades, mais aussi les nouveaux-nés.

Par la suite, les médecins les plus importants appartiendront à l'école de la " médecine arabe ". Ils commencent par traduire les livres des médecins Grecs ou Byzantins.

Puis, survient, à la fin du neuvième siècle, Abu Bakr Muhammand Ibn Zakaria ar Rasi, dit Rhazès. Ce dernier décrit de nombreuses pathologies comme la goutte, les calculs rénaux et vésicaux, la variole ou la rougeole. Ses élèves tireront de ses enseignements une encyclopédie médicale, le Continens.

Abou Ali Ibn Abdillah Ibn Sina, dit AvicenneAbou Ali Ibn Abdillah Ibn Sina, connu en Occident sous le nom d'Avicenne, naît en 980. Pluridisciplinaire, il léguera essentiellement à la médecine son Canon (Qanun fit' tibb'), qui est une revue de toutes les maladies humaines. On peut y trouver l'amour classé parmi les maladies cérébrales au même titre que l'amnésie ou la mélancolie...).

Le Canon d'Avicenne

Ce Canon restera pendant de nombreux siècles comme le fondement de la médecine pour les praticiens. Pourtant, ses écrits apparaissent beaucoup plus philosophiques que cliniques.

Le début du deuxième millénaire est marqué dans l'Orient arabe par l'établissement de l'enseignement de la médecine dans les hôpitaux. Les élèves examinent les malades puis les confient à des assistants plus expérimentés, avant que le maître ne confirme le diagnostic et ne prescrive la thérapeutique.

Abulcassis
A la même période, d'autres médecins arabes se distinguent en Espagne : Le Cordouan, puis AbulCassis (936 - 1013, il s'impose comme le meilleur chirurgien de l'époque après avoir affirmé qu'il n'existe pas de frontière entre la médecine et la chirurgie) et Averroes (1126 - 1198, il écrit sur diverses pathologies et sur le rôle de la rétine).

Roger de Parme et la chirurgie
En Europe, au onzième siècle, se crée l'école de Salerne où est enseignée la médecine par des médecins laïcs. Pendant plusieurs siècles, des élèves venus de toute l'Europe étudieront en latin, en grec, en italien et en arabe (Constantin l'Africain, Warbod Gariopontus, Jean Platearius, Roger de Parme). Une femme, Trotula, auteur d'un traité de gynécologie et d'obstétrique, aurait été la première à enseigner la médecine en cette école. Un ouvrage écrit à Salerne traversera les siècles : le Regimen Sanitatis (Régime de Santé), traité d'hygiène.

Etudiants en médecine et en apothicairerieLa suite du Moyen-Age est essentiellement marquée par la création des Universités, en Italie tout d'abord (Bologne en 1188, Naples en 1224, Padoue en 1228, Rome en 1245), puis en Espagne (Valence en 1209, Salamanque en 1230), en Angleterre (Oxford en 1214, Cambridge en 1229) et en France (Paris en 1215, Montpellier en 1220, Toulouse en 1229).
L'enseignement distillé par ces Universités est très dépendant de l'Eglise. L'étudiant en Médecine passe cinq à six ans sur les bancs de l'Université, devenant tour à tour bachelier, licencié puis enfin maître ou docteur. Suivre cet enseignement nécessite une certaine richesse, entre le prix à payer pour l'inscription et les divers cadeaux à offrir au personnel de l'école.

L'Eglise régit également les hôpitaux en cette fin du Moyen-Age. Ces hôpitaux accueillent surtout les malades et les infirmes. D'autres lieux (des maladreries ou léproseries) permettent de soigner les malades de la lèpre.

Guy de Chauliac disséquant un cadavrePeu de médecins se mettent en évidence en cette fin du Moyen-Age. Les progrès les plus importants sont réalisés par les chirurgiens-barbiers qui commencent à pratiquer quelques dissections de cadavres humains. Deux chirurgiens sont à distinguer particulièrement. Le premier, Henri de Mondeville (1260? - 1320?), chirurgien à la cour de Philippe IV puis de Louis X, écrit une Chirurgie très complète où il préconise notamment la suture immédiate des plaies. Le second, Guy de Chauliac, exerce en Avignon auprès de différents papes et écrira la Chirurgia Magna, traité qui guidera les chirurgiens durant de nombreux siècles et où il conseille de laisser suppurer une plaie avant de la suturer.


La médecine à la Renaissance :
La Renaissance, qui voit resurgir les goûts artistiques de l'Antiquité, sera l'occasion de perfectionner la représentation du corps humain à travers le retour à l'ordre universel numérique et géométrique élaboré par les Grecs (nombre d'or, représentations de Léonard de Vinci (1452-1519) ou d'Albrecht Dürer (1471-1528)).
La leçon d'anatomie de RembrandtCe perfectionnement sera notamment permis grâce aux travaux de dissection des anatomistes. Les dissections, dont le nombre annuel est limité (ce qui entraîne parfois des violations de sépulture) sont réalisées par trois personnes : un enseignant, un démonstrateur et un préparateur. Elles se déroulent en plein air puis, à partir du seizième siècle, dans des amphithéâtres d'anatomie spécialement construits (Padoue en 1490, puis Montpellier), comportant une table centrale et des gradins. Elles durent fréquemment plusieurs jours et leur déroulement dépend de la vitesse de dégradation des différents organes : on débute par l'abdomen, puis on poursuit par le thorax, le crâne, et enfin les membres.
Léonard de VinciLa rareté des dissections impose rapidement aux anatomistes, après l'invention de l'imprimerie, d'établir des livres d'anatomie illustrés. Le premier est écrit par un anatomiste italien, Jacopo Berengario da Carpi (v.1470-1530). L'utilisation par les dessinateurs de la perspective et la recherche de l'esthétique plus que de la rigueur scientifique conduira à une opposition de style entre les artistes Michel-Ange (1475-1564), Dürer ou de Vinci et les anatomistes Jacques Dubois (plus connu sous le nom de Sylvius, 1478-1555) ou Charles Estienne (1504-1564).

VésaleDe humani corporis fabrica, de VésaleLe plus célèbre de ces anatomistes, Andreas Vésale, naît aux Pays-Bas en 1514. Après avoir étudié la médecine à Paris sous la direction de Gontier d'Andernach et de Sylvius, et aux côtés de Michel Servet, de Charles Estienne ou de Laurent Joubert, Vésale se rend à Padoue où il pratique de nombreuses dissections. Il rédige en 1543 le De humani corporis fabrica, où tout en s'inspirant des auteurs anciens, il expose ses théories et ses découvertes, et propose une première nomenclature anatomique. Toutefois, le poids des traditions l'empêche de s'affranchir de l'enseignement des anciens, et notamment de Galien, ce qui conduira Vésale à quelques incohérences entre ses écrits et ses gravures. Il meurt en 1564 en Terre Sainte.

Fabrizio d'Acquapendente
D'autres anatomistes de la Renaissance s'illustreront : Bartolomeo Eustachio (v.1510-1574), Leonardo Botallo (1530-1571), Realdo Colombo (1516-1559), Cesare Aranzio (1530-1589), Gabriel Fallopio (1523-1562), Constanzo Varolio (1543-1575), Fabrizio d'Acquapendente (1533-1619), Adriaan Von den Spiegel (1578-1625) Johannes Bauhin (1541-1613), Giulio Casseri (1552-1616) ou Giovanni Ingrassia (v.1510-1571).

Pic de la Mirandole
La deuxième moitié du quinzième siècle est marquée par les travaux de Thomas Linacre (1460-1524) en Angleterre, de Brissot en France et de Pic de la Mirandole et de Nicolo Leoniceno (1428-1524) en Italie. Ce dernier est le premier à décrire la syphilis, sous le terme de " lues gallica ", le mal français.

Trois médecins vont se distinguer au cours du seizième siècle : un Italien, un Français et un Allemand.

Girolamo Fracastor
Girolamo Fracastor (1483-1553) écrit de nombreux ouvrages dont Syphilis, sive de morbo gallico (1530) et De contagione et contagionis morbis (1546), où il distingue les maladies de transmission directe (comme la phtisie ou la lèpre) et celles de transmission indirecte dues à des germes, les " seminaria ", transportés par l'air ou les objets (comme la peste ou le typhus).

ParacelseJean Fernel (1497-1558) publie une Universa Medicina où il accorde une place importante à la physiologie mais conserve de Galien la théorie pneumatiste des esprits vitaux.
Paracelse (1493-1541), né en Suisse sous le nom de Theophrastus Bombastus von Hohenheim, étudie en Italie puis parcourt l'Europe en rédigeant de nombreux ouvrages où il critique certaines théories des anciens. Il reste comme le père de la chimie pharmaceutique.

Si ces trois praticiens adhéraient encore à la théorie pneumatiste de Galien, les médecins qui leur ont succédé mettent fortement en doute cette théorie et l'existence d'un " souffle vital ".

Michel Servet
Michel Servet (1509-1553) tout d'abord, qui affirme que le sang veineux est épuré par le poumon pour revenir ensuite au cœur ; critiquant les dogmes catholiques, il est, sur l'ordre de Calvin, brûlé avec ses livres à Genève où il était venu se réfugier.

Santorio Santorio et sa balance
Realdo Colombo, élève de Vésale, décrit précisément le trajet du sang veineux du ventricule droit au poumon par l'artère pulmonaire et son retour au ventricule gauche par les veines pulmonaires.
Son élève, Andrea Cesalpino (1519-1603) emploie le premier le terme de " circulation ", sans établir toutefois le lien entre le pouls et le flux sanguin.
Santorio Santorio (1561-1636), élève et ami de Galilée, est l'un des fondateurs de la physiologie expérimentale. Grâce à une balance de son invention, il mesure et compare les apports et les pertes de poids chez l'homme.

Ambroise ParéLe développement des armes à feu comme l'arquebuse ou le mousquet va permettre aux chirurgiens de se mettre en évidence. Ceux-ci n'ont normalement pas le droit de pratiquer des dissections, mais la multiplication des blessures nouvelles les oblige à en pratiquer secrètement.
Les premiers à écrire sur le sujet sont les Allemands Brunschwig et Gersdorffer, suivis du Français Ambroise Paré. Né en 1509 à Laval, il étudie à Paris puis parcourt les champs de bataille en Europe auprès de grands seigneurs (Maréchal Montejan, Vicomte de Rohan) comme chirurgien de guerre. Il écrit de nombreux ouvrages, dont Cinq livres de chirurgie (1571), des livres sur le traitement des plaies par armes à feu ou sur les malformations des nouveaux-nés (Les monstres). Très proche des grands de la cour malgré son statut de chirurgien, il s'illustre plusieurs fois.
Un des nombreux ouvrages d'Ambroise ParéTout d'abord en tentant de sauver Henri II après son accident (lors d'une joute, la lance de Montgomery se plante dans l'œil du Roi ; Paré fait reproduire la blessure chez quatre suppliciés de la Bastille avant de les disséquer pour mieux comprendre le mécanisme de la blessure), puis en soignant l'Amiral Coligny après un attentat perpétré à la veille de la Saint-Barthélémy, et enfin en étant sauvé par Charles IX lui-même qui le cache sous son lit au Louvre lors de la nuit de la Saint-Barthélémy. A. Paré meurt en 1590 à Paris. D'autres chirurgiens s'illustreront au cours du seizième siècle : Pierre Franco (1506-v.1579) en France pour la chirurgie urinaire et herniaire, Guido Guidi (1509-1569) et Gaspare Tagliacozzi (1545-1599, pour la chirurgie du nez) en Italie, Fabrice de Hilden (1560-1634) en Allemagne, Félix Würtz (1518-1574) et Conrad Gessner (1516-1565) en Suisse, William Clowes (1544-1604) et Peter Lowe (1550-1610) en Angleterre.

Félix PlatterLa Renaissance marque en outre le développement de la balnéothérapie, sous l'influence de l'école de Padoue, et l'installation dans les villes d'établissements d'hébergement en cas d'épidémies (appelés " santés " ou " sanistats ") qui sont gérés le plus souvent par les villes et non plus par l'église.
Les hôpitaux et hospices (dont certains sont des anciennes léproseries) servent encore essentiellement à l'hébergement des pauvres et des infirmes plutôt qu'aux soins médicaux. Dans certains de ces hôpitaux, on crée des salles réservées aux personnes atteintes de troubles de l'esprit, que le Suisse Félix Platter (1536-1614) s'attache à décrire avec soin dans sa classification des maladies.

La façade du Royal College of Physicians à LondresLes médecins de l'époque sont pour la plupart étoffés, même s'ils ne font pas partie de la noblesse. Beaucoup de médecins se regroupent en collèges en Italie, en Allemagne, en France ou en Angleterre (création du Royal College of Physicians). Les chirurgiens, quant à eux, gagnent mal leur vie et leur métier manuel est dénigré par des médecins cultivés qui parlent le latin.

La médecine au dix-septième siècle :
Cette période est marquée, en médecine comme ailleurs, par l'avènement de la raison. Les croyances anciennes sont battues en brèche et les esprits de ce siècle n'accordent foi qu'à ce qui se vérifie, s'analyse et se palpe.

William HarveyLa plus grande découverte de ce siècle est, à n'en pas douter, celle de la circulation du sang décrite par Harvey en 1628 dans son ouvrage Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis in animalibus. Né dans le Kent, William Harvey (1578-1657) étudie la médecine à Cambridge puis à Padoue. Il décrit avec précision le système vasculaire de l'organisme, rejetant ainsi la notion de " souffle vital ".
Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis, de HarveyCertains médecins s'élèvent contre la théorie d'Harvey et ses adeptes " circulateurs ", comme Jean Riolan (1577-1657) et Guy Patin (1601-1672) en France, Jacques Primerose en Angleterre ou Hofmann en Allemagne. Mais les " circulateurs " (Dionis et Vieussens en France, Jan de Wale aux Pays-Bas ou Sténon au Danemark) triompheront, notamment grâce à Louis XIV qui, en 1672, chargera Dionis d'enseigner cette théorie en France.

La découverte d'Harvey sera complétée par la mise en évidence des vaisseaux lymphatiques en 1622 par Gaspard Aselli à Pavie puis par la découverte du circuit lymphatique par le parisien Jean Pecquet (1622-1674).

Antoine van Leuwenhoek
Le microscope inventé par Antoine van Leuwenhoek (1632-1723) aux Pays-Bas va permettre aux savants du dix-septième siècle de réaliser d'énormes progrès. Leuwenhoek découvre ainsi les capillaires et les bactéries (1683) ; puis Marcello Malpighi (1628-1694) décrit pour la première fois chez l'homme les cellules (déjà identifiées quelques années plus tôt par Hooke sur les plantes). Le Danois Sténon (1638-1686) et le Hollandais Reinier de Graaf (1641-1673) identifient les follicules ovariens en 1673, puis Leuwenhoek découvre les spermatozoïdes en 1677.


Marcello MalpighiReinier de GraafRichard Lower

L'Anglais Richard Lower (1631-1691) montre que le sang veineux devient rouge du fait de son mélange avec l'air inspiré dans les poumons. Il tente également les premières transfusions d'animal à animal, imité en 1667 à Montpellier par Jean-Baptiste Denis qui transfuse un homme avec du sang animal (agneau) ; bien sûr, l'échec soldera ces tentatives.

Différents forceps
L'obstétrique devient un peu plus prisée à partir du dix-septième siècle. Louise Bourgeois (1564-1644) est la première à mettre en place un enseignement méthodique pour les sages-femmes, suivie plus tard par François Mauriceau (1637-1704). Le forceps est inventé en Angleterre par Chamberlen.



Thomas SydenhamHerman Boerhaave
Les descriptions médicales des maladies deviennent de plus en plus précises grâce à certains médecins comme l'Anglais Thomas Sydenham (1624-1689) qui décrit notamment la goutte et la lithiase rénale ou le Hollandais Herman Boerhaave (1668-1738).

Le quinquina se répand après 1640 en Occident pour soigner les fièvres, notamment celles dues au paludisme (décrit par Thomas Willis et Giovanni Lancisi qui évoque le rôle des moustiques dans sa propagation et préconise l'assèchement des marais). Toutefois, le quinquina reste inefficace contre la variole et la diphtérie.
Baglivi établit l'efficacité de l'ipéca contre les fièvres diarrhéiques. Les autres thérapeutiques varient beaucoup selon l'apothicaire qui les a préparées. La purgation, les saignées, les régimes alimentaires, les ventouses restent à la base de la thérapeutique tout comme l'observation des urines reste à la base du diagnostic.

Dou : la visite du docteurMetsu : la visite du docteur

Plan de l'hôpital Saint-Louis
Les hôpitaux se développent pour héberger les pauvres et les infirmes. L'hôpital Saint-Louis voit le jour à Paris à l'initiative d'Henri IV, et Louis XIV décide la création dans les grandes villes d'un hôpital général pour les mendiants, les invalides et les prostituées.

Théophraste RenaudotPar ailleurs, Théophraste Renaudot (1586-1653), créateur du Mont-de-Piété, développera les consultations gratuites pour les pauvres.

On crée dans les Universités des jardins botaniques afin de disposer des plantes médicinales ; le premier est construit à Montpellier à l'initiative d'Henri IV et de Pierre Richer de Belleval.

Les premiers journaux publiant des articles médicaux sont créés : le Journal des savants en 1665 et le Journal des nouvelles découvertes sur toutes les parties de la Médecine en 1679.

La médecine au dix-huitième siècle :
La médecine du dix-huitième siècle est marquée par l'avènement d'un grand nombre d'écoles de pensée, plus ou moins métaphysiques, au milieu des mécanistes toujours présents.
Georg StahlJohn Brown
Georg Stahl (1660-1734) estime que la vie est due à une " âme sensible ", l'anima, qui règle les échanges à l'intérieur du corps. Le stahlisme, ou animisme, se répand surtout dans les pays protestants de l'Europe du Nord.
L'Ecossais John Brown (1735-1788) conçoit la vie comme le résultat de forces nerveuses répondant plus ou moins à des excitations. Le brownisme aura de nombreux adeptes en Angleterre, en Allemagne et en Italie.

A Montpellier, Théophile de Bordeu (1722-1776) et Paul-Joseph Barthez (1734-1806) développent l'école des Vitalistes, qui fait le lien entre les animistes et les mécanistes, en identifiant un " élan vital " complémentaire aux échanges physico-chimiques.

William Cullen
Un certain nombre de médecins présentent des nouvelles classifications des maladies ; l'Ecossais William Cullen (1712-1790) classe les maladies selon les solides et les liquides altérés, selon le manque ou la pléthore, etc. Boissier de Sauvages, à Montpellier, écrit la Pathologica methodica en 1759 où il divise les maladies en dix grandes catégories, s'inspirant des travaux du botaniste Carl von Linné (1707-1778).

Ce siècle est encore marqué par le grand développement des cires anatomiques (véritables œuvres artistiques réalisées par Mascagni, Fontana ou Fragonard).

Antoine de Lavoisier et sa femme
Les expérimentations réalisées par le religieux Lazzaro Spallanzani (1729-1799) ou par le chimiste français Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) permettent de montrer l'intérêt de la mesure de la pression artérielle et de démontrer les mécanismes de la respiration et de l'asphyxie. D'autres expériences feront avancer les connaissances dans le domaine de la digestion (Jean Astruc, René de Réaumur), de la reproduction (Lazzaro Spallanzani, Caspar Friedrich Wolff) ou de la neuro-myologie (description du réflexe par Jean Astruc et Albrecht von Haller).

Giovanni Battista Morgagni
Des anatomistes se mettent également en évidence : l'Allemand Friedrich Hoffmann (1660-1742, inventeur du terme " anatomie pathologique "), le Danois Jacques Bénigne Winslow (1669-1750) ou l'Italien Giovanni Battista Morgagni (1682-1771), auteur de l'ouvrage Le siège et les causes des maladies démontrés par l'anatomie, où il présente les résultats de plus de 600 autopsies réalisées par lui ou son maître Valsalva (de nos jours, les salles d'autopsies sont souvent dénommées par l'expression " chez Morgagni ").



William WitheringLeopold AuenbrüggerD'autres découvertes sont réalisées au cours du dix-huitième siècle : le rôle de la digitale contre l'hydropisie et certaines maladies cardiaques (par l'Anglais William Withering en 1785), l'importance de la percussion au niveau thoracique (par l'Autrichien Leopold Auenbrügger en 1761, repris plus tard par Corvisart), la première appendicectomie réalisée avec succès (par Claudius Aymand en 1763) et l'utilisation de l'hypnose dans le traitement de certains malades (par Franz-Anton Mesmer(1755-1815)).

Pour être complet, il faut citer ces médecins qui ont beaucoup fait pour leurs spécialités respectives : Baptiste Sénac (1693-1770) en cardiologie, Jacques Daviel (1693-1762) en ophtalmologie, Pierre Fauchard (1678-1761) en odonto-stomatologie, Nils von Rosenstein en pédiatrie ou Pierre-Joseph Desault (1738-1795) dans l'enseignement de la chirurgie.

La santé publique fait un grand pas au dix-huitième siècle avec notamment le procédé de variolisation importé de Constantinople (où il est utilisé dès 1701 par Giacomo Pylarini) par Lady Mary Wortley Montagu (épouse de l'ambassadeur d'Angleterre en Turquie) et introduit à Versailles par le Docteur Tronchin (1709-1781). Cette technique d'inoculation, parfois dangereuse, sera remplacée à partir de 1796 par l'invention d'Edward Jenner (1749-1823) qui injecte de la vaccine (maladie bovine) pour prévenir la variole. Sa " vaccination " remplacera peu à peu l'inoculation.

Lady MontaguJuel : Le Docteur TronchinEdward Jenner

On s'intéresse enfin aux méfaits de l'alcoolisme, en Angleterre notamment. L'économiste allemand Gottfried Achenwall (1719-1772) met en avant la nécessité pour chaque nation de tenir à jour un registre des naissances, des décès, des maladies et des épidémies. En France, les intendants du Roi se doivent de prévenir les ministres des épidémies, de dépêcher des médecins enquêteurs et de distribuer vivres et médicaments.
Parallèlement, Félix Vicq d'Azyr (1748-1794), secrétaire de la société Royale de Médecine, constitue un réseau national de correspondants afin de notifier les éventuelles épidémies, l'état de nutrition de la population, son habitat ou encore son hygiène de vie.
D'autres préoccupations de santé publique fleurissent : réglementation sur les établissements de travail dangereux, déplacement des cimetières en périphérie des villes, aménagement d'égouts.

Clouet : Pierre Quthe apothicaire
Les " pharmaciens " remplacent les " apothicaires " et, si les médecins du dix-huitième siècle sont riches et érudits pour la plupart, ce siècle est marqué par la réhabilitation des chirurgiens français qui peuvent devenir docteurs et pour qui Louis XV crée l'Académie Royale de Chirurgie en 1731.
En revanche, les hôpitaux sont, selon un rapport de Jacques Ténon en 1788, dans un triste état et ils servent toujours plus de refuges que de lieux de soins, mis à part dans l'armée et la marine.



La médecine sous la Révolution et l'Empire :
De nombreux médecins français vont s'illustrer durant cette période.

François-Xavier Bichat (1771-1802) écrit de nombreux ouvrages durant sa courte vie ; il y parle notamment des différentes " membranes " (tissus) et de leur rôle respectif. Jean-Nicolas Corvisart (1755-1821) est le médecin de Napoléon et il devient en 1801 le Médecin du gouvernement (sorte de Ministre de la Santé). Cardiologue, il traduit en outre les œuvres de l'Autrichien Auenbrügger et impose ainsi la percussion du thorax en France. Ses élèves Gaspard Bayle (1774-1816) et Théophile-René Laennec (1781-1826) reprendront ses travaux. Le dernier nommé inventera le stéthoscope en 1815 pour l'auscultation médiate du thorax des patients (par pudeur vis-à-vis des femmes et après avoir vu des enfants jouer à se parler à travers un tuyau dans un parc). Ces deux élèves mourront jeunes de phtisie, tout comme François-Xavier Bichat.

François-Xavier BichatJean-Nicolas CorvisartThéophile-René LaennecPhilippe Pinel

Pierre Bretonneau (1778-1862), médecin originaire de Tours, décrit avec précision la fièvre typhoïde et l'angine diphtérique (il aura pour élève Armand Trousseau (1807-1867)).

Pinel libérant les aliénés de leurs chaînes

Philippe Pinel (1745-1826) est un aliéniste et il crée la première école de psychiatrie en France ; il libère de leurs chaînes les patients aliénés des hospices parisiens.

Parmi les chirurgiens de l'époque, il faut retenir le Parisien Pierre-Joseph Desault (1738-1795), qui sera un grand maître pour de nombreux élèves, comme Dominique Larrey (1766-1842) qui prendra part aux nombreuses campagnes de Napoléon, en Egypte, en Italie ou en Russie, au cours desquelles il développera le transport des blessés de guerre (à l'aide de mulets ou de chameaux) ; Larrey est resté, à tort ou à raison, comme un chirurgien à l'amputation facile pour ses blessés.
D'autres élèves de Desault marqueront leur temps : Guillaume Dupuytren (1777-1835), Joseph Récamier (1774-1852), Jacques Lisfranc (1790-1847), Joseph Malgaigne (1806-1865) ou Auguste Nélaton (1807-1873).

Pierre-Joseph DesaultDominique LarreyGuillaume DupuytrenAuguste Nélaton

Sur le plan de la santé publique, des chaires d'hygiène sont également créées dans les écoles de santé : François-Emmanuel Fodéré (1764-1835) est ainsi nommé à Paris ; il écrit en 1798 un Traité de médecine légale et d'hygiène publique. Par ailleurs, l'Autrichien Johann Peter Franck (1745-1821) écrit un traité, Système de politique médicale, demandant une politique nationale de santé sous la responsabilité du pouvoir politique.
L'époque est par ailleurs marquée par le développement en France de la vaccination contre la variole à partir de 1799. Les campagnes de vaccination sont encouragées par Pinel, Guillotin et Bonaparte, puis par le clergé qui défendra la vaccination dans ses prêches dominicaux.
La tuberculose, qui se développe en Angleterre à la fin du dix-huitième siècle, se propage en France et touche de nombreuses personnes. Elle est alors considérée comme une maladie romantique atteignant de jeunes hommes esthètes (cf. La dame aux camélias, par exemple).

Joseph-Ignace GuillotinJoseph-Ignace Guillotin (1738-1814, qui, à défaut d'avoir inventé la guillotine comme on le dit souvent, l'a imposée comme supplice pour les condamnés à mort lorsqu'il était président du Comité de salubrité sous la Constituante) met en place sous le Consulat le premier programme de Santé publique en France. Les communes doivent à présent pourvoir à l'alimentation en eau potable des habitants et doivent dresser la liste des établissements " insalubres et dangereux " (parmi lesquels on trouve les boucheries, les équarrisseurs, les abattoirs, les manufactures de produits chimiques ou les mines). Elles doivent également gérer les hôpitaux (d'où la nomination aujourd'hui encore du maire de la ville comme président du Conseil d'administration d'un hôpital) et pourvoir à la santé des malades indigents. Par ailleurs la fin de l'Empire verra le début de l'utilisation des statistiques dans le domaine de la médecine.

Durant la révolution, tout le système de santé est désorganisé. L'Assemblée Constituante décide de supprimer le financement des hôpitaux et ces derniers se retrouvent rapidement dans la plus grande misère. Plus tard, l'hôpital devenu municipal devient, plus qu'un refuge, un lieu de soins pour les malades mais aussi un lieu d'apprentissage pour les étudiants

Antoine de FourcroyLe 15 septembre 1793, un décret de la Convention met fin à six siècles d'enseignement en France en ordonnant la dissolution de " toutes les Académies et Sociétés littéraires ou savantes patentées ou dotées par la Nation ". La médecine, comme beaucoup d'autres professions, peut alors être exercée sans diplôme ! Pour remédier à cet état de fait, Antoine de Fourcroy (1755-1809) présente à la Convention un projet de réforme après la chute de Robespierre. Celui-ci est accepté par le décret du 4 décembre 1794 (14 frimaire an III) et décide la fondation de trois Ecoles de Santé à Paris, Strasbourg et Montpellier.
Décret de fondation de l'Ecole de Santé de MontpellierCes dernières ont pour mission de dispenser un enseignement aux médecins et chirurgiens militaires. Chaque école se voit pourvue d'un certain nombre de chaires de clinique, occupées par des médecins nommés par l'état. Parmi eux, Jean-Louis Baudelocque (1746-1810), auteur de L'art des accouchements en 1782, est nommé Professeur d'obstétrique à Paris, faisant enfin de cet art une discipline médicale à pat entière. L'enseignement dans ces écoles est à présent pratiqué en langue française et est bien sûr entièrement laïque. Trois ans plus tard, le 27 juillet 1797 (9 thermidor an V), ces Ecoles de Santé seront intégrées à la nouvelle Université.

Pierre-Jean-Georges CabanisJean ChaptalSous l'influence de Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808) ou de Jean Chaptal (1756-1832), l'enseignement médical évoluera encore sous le Consulat et l'Empire, avec un enseignement commun aux étudiants de médecine et de chirurgie, une formation pratique obligatoire comprenant dissections et enseignement au lit du malade.
A l'initiative de Corvisart, les études de médecine sont parfaitement réglementées sous le Consulat et il est nécessaire d'obtenir un diplôme de docteur dans une école de médecine pour pouvoir exercer. Seuls persistent encore quelques " officiers de santé " formés durant la Révolution et auxquels on accorde un droit d'exercice temporaire (cf. Charles Bovary chez Flaubert). On crée par ailleurs le concours d'élève-interne et on légifère sur la préparation et la vente des médicaments.

Christian Samuel HahnemannCette époque est marquée par une supériorité française sur le reste de l'Europe, tant sur un point militaire que scientifique. On doit citer toutefois l'Allemand Christian Samuel Hahnemann (1755-1843) qui crée l'homéopathie après avoir observé sur lui-même une fièvre après un contact avec de la teinture de quinquina, habituel remède de l'hyperthermie. Il en déduit en 1796 sa " loi de la similitude ", arguant que les maladies doivent être traitées par des produits donnant les mêmes symptômes que la maladie elle-même, à doses infinitésimales, puisque l'effet bénéfique vient de la répétition de l'administration de la substance plus que de sa quantité.




Bibliographie :


Jean Charles Sournia. Histoire de la médecine et des médecins. Ed. Larousse, Paris, 1991.
Antoine Colin. Dictionnaire des noms illustres en médecine.
Michel Dupont. Dictionnaire historique des médecins dans et hors de la médecine.
Larousse Encyclopédique 1993.
Mourre. Dictionnaire encyclopédique d'histoire. Ed. Bordas, 1996.
Quid 1999. Ed. Robert Laffont, Paris, 1998.
Georges Robert. Le Premier Médecin du Roi. Histoire des Sciences Médicales, Tome XXXII, n°4, 1998.
Michel Peyramaure. Henri IV. Ed. Robert Laffont, Paris, 1997.
Max Gallo. Napoléon. Ed. Robert Laffont, Paris, 1997.
Michel Peyramaure. La tour des anges. Ed. Robert Laffont, Paris, 1997.
Pierre-Jacques Arrèse. Le Masque de fer, l'énigme enfin résolue. Ed. Robert Laffont, Paris, 1970.




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Valentin Daucourt
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