Auteur : Anne d'Autriche, Reine de France (1601 - 1666)


Date : 26 août 1648 au Palais Royal


Contexte historique :

Infante d'Espagne, fille aînée du Roi Philippe III, Anne d'Autriche épouse Louis XIII à Bordeaux le 28 novembre 1615. A la mort de ce dernier le 14 mai 1643, le nouveau Roi de France, Louis XIV, n'a que 5 ans. Louis XIII a désigné Anne d'Autriche pour assurer la régence jusqu'à la majorité de leur fils aîné, tout en l'entourant d'un Conseil où l'influence du cardinal Mazarin est grande.

Celui-ci, poursuivant la politique de Richelieu, se met à dos la haute bourgeoisie, la noblesse, et notamment les Grands. Après avoir évité en septembre 1643 la "cabale des importants" menée par Beaufort et Madame de Chevreuse (l'éternelle conspiratrice...), le cardinal et Anne d'Autriche doivent faire face en 1648 à une nouvelle menace de guerre civile à l'appel du Parlement.

Un édit pris en avril par Mazarin supprimait des avantages aux parlementaires, et notamment la Paulette, droit pour les magistrats d'acheter l'hérédité de leur charge : ceux-ci refusèrent de l'enregistrer. A l'instigation du conseiller Broussel (dont P.G. Lorris dira qu'"il avait fini par gagner davantage à être réputé incorruptible qu'il n'eût gagné à être corrompu") et du prêtre Paul de Gondi de Retz, le Parlement rend le 13 mai 1648 l'Arrêt d'Union visant à réunir le Parlement, la Cour de Comptes et la Cour des Aides afin de délibérer sur les affaires de l'Etat.

Après avoir gagné du temps et essayé de traiter avec les parlementaires, Mazarin finit par déclarer l'Arrêt contraire aux droits du Roi. La régente fait arrêter Blancménil, président du Parlement, et trois conseillers, dont Broussel, provoquant des émeutes en Paris. Le 26 août 1648, devant Gondi lui exposant la situation et la suppliant de libérer les parlementaires, Anne d'Autriche s'écrit : "

"Il y a de la révolte à s'imaginer qu'on puisse se révolter ! Libérer Broussel ? Je l'étranglerais plutôt de mes propres mains !"

Malgré les tentatives de Mazarin pour calmer la situation, Gondi de Retz provoque le lendemain 27 août une Journée des Barricades, contraignant la régente à libérer les prisonniers.

Ayant fui à Rueil puis à Saint-Germain, Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV chargent Condé, Monsieur le Prince, d'assiéger Paris en janvier 1649 afin de ramener à la raison les parlementaires frondeurs. Ceux-ci acceptent le 1er avril 1649 la paix de Rueil, qui leur assure l'amnistie et fait de Gondi le cardinal de Retz.

Bientôt, les Grands se tourneront à nouveau contre Mazarin et Anne d'Autriche, provoquant la Fronde des Princes qui durera jusqu'en 1653 et fera vaciller le trône de France.



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Valentin Daucourt