Auteur : Alphonse Baudin (20 avril 1811 - 3 décembre 1851)


Date : 3 décembre 1851


Contexte historique :

Ces mots sont les derniers prononcés par le député français Alphonse Baudin, le 3 décembre 1851.

Depuis que Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), neveu de Napoléon 1er, a été élu président de la République le 10 décembre 1848, un conflit l'oppose à certains députés libéraux, au premier rang desquels se trouve Adolphe Thiers. Pour se débarrasser de cette opposition et "sauver la République", Louis-Napoléon Bonaparte décide le 2 décembre 1851 de réaliser un coup d'état, de dissoudre l'Assemblée Nationale et de demander un plébiscite au peuple français.

Le lendemain, les députés libéraux qui n'ont pas été arrêtés tentent de convaincre les Parisiens de se révolter. Victor Hugo, Sadi Carnot, Victor Schoelcher, Jules Favre et Alphonse Baudin notamment se rendent dans les faubourgs de Paris ceints de leur écharpe tricolore, appelant le peuple aux armes. Une barricade est érigée faubourg Saint-Antoine par des ouvriers et les troupes du 19ème Léger prennent rapidement position devant elle. Alphonse Baudin tente une nouvelle fois de persuader les habitants du faubourg de rejoindre la barricade, mais l'un d'entre eux lui répond qu'il ne vaut pas la peine de se battre pour que les députés conservent leur salaire quotidien de 25 francs.

Alphonse Baudin se lève alors, criant sur la barricade : "Je vais vous montrer comment on meurt pour 25 francs". Il s'écroule, criblé de balles par les hommes de la troupe.

Plus de 300 personnes seront tuées jusqu'au 5 décembre, mais cela n'empêchera pas Louis-Napoléon Bonaparte d'obtenir un plébiscite trois semaines plus tard (plus de 90% de "oui" au coup d'état) et de se faire décréter Empereur un an plus tard, le 2 décembre 1852.



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Valentin Daucourt