Le cléricalisme, voila l'ennemi !


Auteur : Gambetta (1838-1882)


Date : 4 mai 1877


Contexte historique :

Après la défaite de 1870, l'Etat français est fragilisé. Ses rapports avec l'Eglise catholique sont tendus. Si le Concordat instauré en 1801 par Napoléon est encore en vigueur (il le sera jusqu'en 1905), permettant à l'Etat français d'empiéter sur les pouvoirs du pape Pie IX (les évêques sont nommés par le Président de la République), la situation en France rend les relations Etat-Eglise difficiles. C'est dans ce climat que se développe l'Ultramontanisme, sorte de conservatisme monarchique qui préconise l'ordre moral et le rapprochement avec le Vatican. Ce dernier vient par ailleurs d'énoncer le dogme de l"infaillibilité pontificale".

C'est dans cette situation que Léon Gambetta prononce le 4 mai 1877 un discours, devant l'Assemblée Nationale, sur les menées ultramontaines. En réponse à une intervention de Monseigneur Ladoue, évêque de Nevers, il ponctue son discours par ces mots : "le cléricalisme, voilà l'ennemi". Ces mots ont en fait été empruntés par Gambetta à son ami Républicain Alphonse Peyrat qui les prononça pour la première fois en 1863)

En disant ces mots, Léon Gambetta ne voulait pas combattre la foi religieuse, qu'il estime, mais le conservatisme politique et social soutenu par l'Eglise catholique. Ce fameux discours entraînera quelques jours plus tard une crise parlementaire, qui se traduira par de nouvelles élections législatives et la victoire des Républicains sur les représentants de l'ordre moral.



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Valentin Daucourt