Auteur : Général Charles de Gaulle (22 nov 1890 - 9 nov 1970)


Date : 24 juillet 1967


Ecouter une partie du discours du 24 juillet 1967 au format mp3


Contexte historique :

De Gaulle a prononcé ces mots sur le balcon de l'hôtel de ville de Montréal, dans un contexte assez particulier. Une grande partie des Québecois, Canadiens francophones, réclament depuis de nombreuses années d'être les égaux du reste de la population canadienne. Depuis l'invasion des troupes britanniques de Wolfe en 1759 et le traité de Paris en 1763, les descendants français du Québec se sont sentis bafoués par le gouvernement central canadien anglophone. En 1963 se constitue un Front de Libération du Québec (FLQ) et le nationaliste Daniel Johnson devient premier ministre en 1966, réclamant "l'égalité ou l'indépendance". Par ailleurs, la France est en conflit avec les Américains et les Anglais sur les questions de l'OTAN et de l'opposition entre Egyptiens et Israéliens.

De Gaulle vient à Québec en 1967 à l'invitation de Daniel Johnson. Devant le refus du gouvernement canadien de lui permettre d'atterrir dans plusieurs aéroports, Charles de Gaulle décide de faire le voyage pour le Québec avec sa femme Yvonne à bord du Colbert, croiseur amiral de la flotte atlantique. Il embarque à Brest le 15 juillet et, après une escale à Saint-Pierre et Miquelon, il arrive au Québec le 23 juillet.

Devant l'Hôtel de ville de Montréal, le lundi 24 juillet à 19 heures 30, une foule immense entonne la Marseillaise, et de nombreuses banderoles nationalistes fleurissent ("le Québec aux Québecois", "France libre, Québec libre"). Sur le balcon, De Gaulle salue la foule et prononce un discours très nationaliste où il évoque la libération de la France en 1944, et qu'il conclut par ses mots : "Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Et vive la France", au grand bonheur de la foule présente. De nombreuses critiques s'élèveront contre de Gaulle et cette provocation faite au monde anglophone : le gouvernement canadien, la presse anglophone traitant le Général de "dictateur sénile", mais aussi la presse française se demandant si le Général était maître de sa pensée.

De Gaulle refusera de rencontrer les officiels canadiens, écourtera son voyage et rentrera à Paris le 27 juillet 1967 au matin.



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Valentin Daucourt