Auteur : Johann Wolfgang Von Goethe (1749-1832)

Date : 20 septembre 1792

Contexte historique :

Cette phrase a été écrite par Goethe dans son ouvrage Campagnes de France et de Mayence, publié en 1817, au sujet de la bataille de Valmy qui opposa les Français et les Prussiens le 20 septembre 1792. Goethe assista à cette bataille dans la suite du Grand-Duc prussien Charles-Auguste.

La campagne engagée par les Prussiens à la demande des nobles français émigrés pour restaurer Louis XVI sur son trône ne devait être qu'une formalité. Les Emigrés pensaient que la population française allait se soulever en faveur des coalisés prusso-autrichiens pour mettre fin à la Révolution. Le Duc de Brunswick, commandant en chef des forces coalisées, publia le 25 juillet un manifeste provoquant (qui avait été rédigé par un Emigré, le Marquis de Limon) où il promettait la mort à tout Français qui oserait prendre les armes contre le Roi de France. Bien loin de faire plier les Révolutionnaires, le manifeste de Brunswick déclencha l'émeute du 10 août 1792, qui entraîna la fin de la royauté.

L'avancée des forces coalisées se fit aisément jusqu'à Valmy, ville de la Marne située à 200 kilomètres de Paris. Face aux coalisés se sont regroupées les troupes de Kellermann et de Dumouriez. La bataille fut courte et se réduisit à une forte canonnade de part et d'autre. L'armée d'invasion se retira, laissant la victoire aux sans-culottes. De nombreuses hypothèses furent avancées pour expliquer le refus de Brunswick de donner l'assaut : le mauvais temps (même s'il ne neigeait pas...), la dysenterie qui aurait décimé les troupes prussiennes lors du passage dans les vignes champenoises, l'accord du franc-maçon Brunswick avec ses homologues révolutionnaires, ou encore une tractation financière.

Comme le note Goethe, cette victoire eut un effet de motivation extrême pour toute l'armée révolutionnaire et permit sans doute à la Révolution de perdurer, annonçant bel et bien "une nouvelle époque dans l'histoire du monde".

Kellermann fut fait Duc de Valmy en 1810 par Napoléon 1^er.