Auteur : Un héraut d'armes


Date : 10 juillet 1547


Contexte historique :

Guy de Chabot (1509-1572), baron de Jarnac et gentilhomme de la chambre à la cour de François 1er, est accusé en 1547 par le Duc d'Orléans, Dauphin et futur Henri II, d'entretenir des relations adultérines avec sa belle-mère. Jarnac s'emporte et ose déclarer en public que "quiconque avait menti était un méchant, un malheureux et un lâche". Le Dauphin ne pouvant se battre en duel contre un gentilhomme, il demande à son favori François de Vivonne, seigneur de La Chataigneraie (1520-1547) de le suppléer. Celui-ci, doté d'ne grande force et d'une lame réputée, accepte avec joie ce combat contre Jarnac, homme mince et délicat. Toutefois, François 1er interdit le duel à la demande de la Duchesse d'Etampes, sa maîtresse mais aussi belle-soeur du baron de Jarnac.

Quand François 1er meurt le 31 mars 1547, son fils Henri II accède au trône. Il laisse alors le duel se dérouler, le 10 juillet 1547, en forêt de Saint-Germain, en présence de toute la cour. Le héraut d'armes fait démarrer le combat par ces mots rituels : "Laissez-les aller, ces bons combattants !".

Le duel ne dure que quelques minutes. Jarnac, ayant pris des leçons d'escrime auprès d'un maître d'armes italien réputé, sort la botte secrète qui portera bientôt son nom. Voilà comment la décrit le héraut d'armes dans son récit du combat :

"Sur quoy seroient venus l'un contre l'autre furieusement et dextrement, et abordez l'un de l'autre, se seroient ruez plusieurs grands coups tant d'estoc que de taille, l'un desquels, de la part dudit de Jarnac, auroit atteint le jarret de la jambe gauche dudit de La Chastaigneraie en jetant un estoc, et derechef donné encore un coup sur ledit mesme jarret ; au moien de desquels coups il auroit commencé à soy esbranler. Quoi voyant, ledit de Jarnac se seroit démarché, voiant ledit de La Chastaigneraie navré, lequel tout incontinent seroit tombé à terre"

Le coup est jugé loyal par les différents témoins. La Chataigneraie à terre, Jarnac refuse de l'achever et se tourne vers le roi pour lui remettre sa décision. Henri II est stupéfait de la tournure des évènements, et il met un certain temps à accepter de rendre son honneur au vainqueur.

La Chataigneraie meurt peu de temps après ce duel, ayant perdu abondamment son sang, et refusant les soins qu'on lui prodigue, son honneur étant perdu.

Une autre hypothèse des motifs ayant opposé Jarnac et Henri II a été exposée : dans un libelle, Jarnac aurait accusé le futur Henri II, marié à Catherine de Médicis, d'entretenir des relations adultérines avec Diane de Poitiers, de 19 ans son aînée (ce qui était parfaitement véridique).



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Valentin Daucourt