Auteur : Victor Hugo (26 février 1802-22 mai 1885)


Date : 1853


Contexte historique :

Ce vers est tiré d'un poème de Victor Hugo, "L'expiation", paru en 1853 dans Les Chatiments.

"Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois,
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : "Grouchy !" - C'était Blücher"

Napoléon, lors de son exil à Sainte-Hélène, fit porter dans ses mémoires la responsabilité de sa défaite de Waterloo à Grouchy.

La bataille de Waterloo, débutée le 16 juin, fut jusqu'à son terme très indécise, faisant dire plus tard à l'Empereur : "ce que peut la fatalité quand elle s’en mêle ! En trois jours, j’ai vu trois fois le destin de la France, celui du monde, échapper à mes combinaisons". En effet, au soir du 18 juin 1815, Napoléon attendait les renforts de Grouchy. Au grand désespoir de Napoléon, ce sont les troupes prussiennes du général Blücher qui arrivèrent les premières et firent définitivement basculer la bataille en faveur des Alliés.

Le tout récent Maréchal Grouchy n'a toutefois pas trahi l'Empereur ce jour-là. Chargé par Napoléon de fixer les Prussiens, il les avait poursuivis en dehors du champ de bataille. Le gros des troupes prussiennes réussit à contourner Grouchy sans se faire remarquer pour rejoindre le champ de bataille, laissant seulement sur place un corps de cavalerie. Lorsque ses lieutenants, alerté par le redoublement des bruits de canons, lui demandèrent de retourner à Waterloo, Grouchy refusa pour ne pas désobéïr à l'Empereur qui lui avait demandé de ne pas lacher les Prussiens.

L'armée française perdit 40 000 hommes durant la bataille de Waterloo (sur un total de 74 000), et c'eut été pire sans la resistance héroïque des carrés de la garde impériale du général Cambronne, qui permit aux troupes françaises restantes de se replier en bon ordre.



Retour au sommaire


Valentin Daucourt