Auteur : Louis XIII (27 septembre 1601 - 14 mai 1643)


Date : Le 9 juin 1626


Contexte historique :

Ainsi s'exprime le roi de France Louis XIII dans une lettre envoyée à son conseiller, le Cardinal de Richelieu, le 9 juin 1626.

Evêque de Luçon en 1606, Armand Jean du Plessis est représentant du clergé aux Etats-Généraux de 1614. Il y est remarqué par la régente Marie de Médicis qui le prend sous son aile et le nomme secrétaire d'état. Suite à l'assassinat de Concini, il partage durant plusieurs années la disgrâce de la Reine-mère, mais est rappelé au Conseil du roi en 1624. Il devient alors le mentor politique de Louis XIII.

En 1626, un complot fomenté par la Duchesse de Chevreuse et quelques grands seigneurs, comme d'Ornano, vise à évincer Richelieu puis à substituer le roi par son frère puîné Gaston d'Orléans, dit Monsieur. Le complot est éventé et conduit à l'arrestation d'Ornano en mai. Mais Gaston d'Orléans poursuit ses menées calomnieuses : il prévoit l'assassinat du Cardinal de Richelieu dans la propre demeure de celui-ci, à Fleury, le 11 mai. Richelieu parvient une fois de plus à échapper aux comploteurs, après les aveux de l'un d'entre eux, le jeune comte de Chalais, maître de la garde-robe du roi.

Malgré les promesses de Gaston d'Orléans à son frère, les conspirateurs n'ont pas abandonné leur projet. En raison de son impuissance à les maîtriser, le Cardinal offre sa démission au roi le 6 juin. Trois jours plus tard, le roi écrit une longue lettre à Richelieu afin de lui témoigner sa confiance et son besoin de le voir auprès de lui, malgré leurs adversaires. Il conclut cette missive par ces mots : "C'est assez que c'est moi qui le veux".

Dans les jours qui suivent, Louis XIII fait arrêter ses demi-frères Vendôme et le Grand Prieur (fils d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées). Chalais, une nouvelle fois remonté par sa maîtresse, la Chevreuse, incite Gaston d'Orléans au coup d'état. Dénoncé, le comte de Chalais est arrêté le 9 juillet. Abandonné par Monsieur, qui souhaite éviter les remontrances de son frère, Chalais est condamné à mort, bouc émissaire de ces nombreux complots dont les vrais responsables, épouse, frère ou cousins du roi, ne peuvent être punis.

Chalais est exécuté le 19 août 1626 à Nantes. Les amis de Monsieur ont fait enlever le bourreau pour retarder l'éxécution, mais il est remplacé par un condamné à mort auquel on offre sa grâce en échange de ses offices. Ce n'est qu'après 31 coups d'épée et de doloire que la tête de Chalais tombera...



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Valentin Daucourt