Auteur : Louis XVIII (17 novembre 1755 - 16 septembre 1824)


Date : 18 février 1803 à Varsovie


Contexte historique :

Tels sont les mots prononcés par Louis XVIII, alors émigré en Prusse à Varsovie, en réponse à la proposition de Napoléon Bonaparte de faire transférer les droits à la couronne de France au Premier consul.

Frère de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII, fuit le sol français lors de l'arrestation de son frère à Varennes, le 20 juin 1791. Emigré en Belgique, puis à Coblence, Vérone, Blankenburg, Mittau et Varsovie en 1801, il travaille à la restauration de la monarchie, mais sans succès.

En 1803, la cause capétienne semble perdue après l'avènement de Napoléon Bonaparte et l'échec des différents complots le visant. Le Premier consul souhaite se faire proclamer Empereur, et il veut proposer aux princes de la maison de Bourbon de lui transférer les droits à la couronne de France. Pour cela, il s'appuie sur le roi de Prusse François-Guillaume III, et le charge de la négociation avec Louis XVIII. En échange des droits dynastiques, Louis XVIII se voit offrir par l'intermédiaire du bourgmestre de Varsovie, Meyer, des indemnités importantes et la possibilité de vivre en sécurité en Italie.

Le futur roi, noblement inspiré, fait alors cette réponse restée célèbre :

"J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi mais je connais les obligations qu'il lui a imposés par le rang où il a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'au dernier soupir ; fils de Saint-Louis, ja saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers ; successeur de François Ier, je veux du moins pouvoir dire comme lui : nous avons tout perdu, fors l'honneur."

Malgré ce refus, Napoléon se fera couronner Empereur le 2 décembre 1804. Mais après 23 ans d'exil, Louis XVIII sera rappelé par le Sénat à la tête du pays après la première abdication de Napoléon Ier.



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Valentin Daucourt