Auteur : Maréchal Michel Ney, duc d'Elchingen, prince de la Moskova (10 janvier 1769 - 7 décembre 1815)


Date : 7 décembre 1815


Contexte historique :

Ces mots sont les derniers prononcés par le Maréchal Ney, le 7 décembre 1815, pour commander son propre peloton d'exécution.

Engagé dans l'armée en 1788, Michel Ney se distingue durant la campagne d'Allemagne, où il accède au grade de Général. Très proche de ses soldats qui l'adorent, Ney fait preuve d'un grand courage qui lui vaut le surnom de "Brave des braves". Nommé Maréchal en mai 1804, il remporte la victoire d'Elchingen le 14 octobre 1805, se distingue à Friedland le 14 juin 1807, puis en Espagne, et durant la campagne de Russie.

Lors de la campagne de France, il décide de rompre avec Napoléon 1er et demande à ce dernier d'abdiquer. Ney se rallie sous la première Restauration à Louis XVIII qui le nomme commandant de la Garde royale et Pair de France.

Au retour de l'Empereur de l'île d'Elbe en mars 1815, Ney est chargé par Louis XVIII de stopper son avancée. Il promet au Roi de ramener Napoléon "dans une cage en fer". Mais lorsqu'il découvre le formidable soulèvement populaire en faveur de l'Empereur, Ney décide de se rallier à Napoléon. Il le rencontre à Auxerre le 18 mars, et les deux hommes tombent dans les bras l'un de l'autre. Devant les excuses qu'il présente à l'Empereur, celui-ci s'exclame : "Vous n'avez pas besoin d'excuses. Votre excuse, comme la mienne, est dans les évènements, qui ont été plus forts que les hommes".

Ney suit alors Napoléon dans la campagne de Belgique. Il combat à Quatre-Bras avec bravoure le 16 juin 1815, mais par la suite, il accumule les bévues par des actions insensées. Le 18 juin à Waterloo, il semble décidé à mourir dans cette bataille qu'il pressent peut-être être la dernière ; cinq chevaux meurent sous lui, mais Ney demeure en vie.

Après la défaite de Napoléon et la seconde Restauration, il est obligé de prendre la fuite. Arrêté près d'Aurillac le 3 août, il est traduit devant une cour martiale, mais celle-ci refuse de le juger, se déclarant incompétente. Ce sont finalement les membres de la Chambre des Pairs qui le condamnent à mort le 6 décembre 1815. Il est fusillé le lendemain matin sur l’avenue de l’Observatoire après avoir, ultime bravoure, refusé le bandeau qu'on lui tendait et commandé son propre peloton d'exécution.

Celui dont Napoléon dira qu'"il est le plus brave des hommes, là se bornent toutes ses facultés", sera le seul Maréchal d'Empire à être exécuté par Louis XVIII.



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Valentin Daucourt