Périssent les colonies plutôt qu'un principe !


Auteur : Maximilien Marie Isidore de Robespierre (6 mai 1758 - 28 juillet 1794)


Date : 13 mai 1791


Contexte historique :

Les ennemis et détracteurs de Robespierre lui attribuèrent souvent ces mots, dont on ne sait précisément s'il les a ou non prononcés, et qui donnent souvent lieu à un contresens : Robespierre ne voulait pas la fin des Colonies françaises, comme lui reprochèrent les Royalistes puis les Girondins.

Dans les Colonies Antillaises d'alors cohabitaient tant bien que mal les colons blancs, les colons mulâtres (ou "hommes de couleur libres") et les esclaves. En 1791, les colons blancs proposèrent une Loi visant à enlevr le droit de vote aux colons mulâtres. Dans ses discours des 12 et 13 mai 1791, Robespierre prit la défense de ces derniers, souhaitant qu'ils soient considérés comme des citoyens à part entière. Il explique que les colons blancs ont intérêt à accepter les colons mulâtres et à s'entendre avec eux pour ne pas les voir se rapprocher trop des esclaves et se révolter avec ceux-ci.

On voit que si Robespierre ne voulait pas la fin des Colonies, il ne souhaitait pas non plus la fin de l'esclavage, laissant aux seuls colons le titre de citoyen, en désaccord avec l'article premier de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ("tous les hommes naissent libres et égaux en droits")...

L'esclavage fut aboli en France une première fois en février 1794 à l'initiative de la Convention, mais il fut rétabli en mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Il fut supprimé définitivement le 27 avril 1848 par un décret signé par le sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, Victor Schoelcher, qui avait combattu toute sa vie durant contre l'esclavage.



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Valentin Daucourt