O liberté, que de crimes on commet en ton nom !


Auteur : Manon Roland (17 mars 1754 - 8 novembre 1793)


Date : 18 brumaire an II (8 novembre 1793)


Contexte historique :

Madame Roland aurait crié ces mots sur l'échafaud en se tournant vers la statue de la liberté qui ornait la place de la Révolution (rebaptisée place de la Concorde en 1795).

Manon Roland devient rapidement la muse du club des Girondins (ou Brissotins). Fondé en octobre 1791 par un certain nombre de députés de la Gironde, dont Brissot, Guadet ou Vergniaud, ce groupe politique réunit aussi Jean-Marie Roland de La Platière (Ministre de l'Intérieur en 1792), sa femme Manon, Buzot, Condorcet, Pétion, Pache, Louvet, Barbaroux ou Gensonné. Les Girondins, modérés, occupent le devant de la scène Révolutionnaire jusqu'en 1793.

Mais calomniés par les Montagnards et la Commune, ils sont arrêtés le 2 juin 1793 sur ordre de la Convention, notamment sous l'impulsion de Danton et de Robespierre, qui s'inquiètent de voir les Girondins vouloir sauver le Roi et s'élever contre la mise en place du Tribunal Révolutionnaire. Les Girondins seront guillotinés entre le 31 octobre et le 8 novembre 1793. Jean-Marie Roland qui a réussi à s'enfuir et à se réfugier à Rouen se donne la mort de deux coups de poignard le 15 novembre, lorsqu'il apprend la mort de sa femme.

Ces mots viennent en écho à ceux des Montagnards, qui affirmaient "pas de liberté pour les ennemis de la liberté".



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Valentin Daucourt